Au cœur des origines

l'agroforesterie : un mode de culture pour un café plus durable

Maud responsable achats Café Vert et relations producteurs

Ingénieure agronome, diplômée SCA, spécialisée sur les thématiques d’approvisionnement responsable, Maud assure le sourcing de Lobodis en café vert et  coordonne les projets d’amélioration des pratiques agricoles sur les plans sociaux et environnementaux avec les acteurs des filières dans 12 pays producteurs. Sélection des terroirs, rencontres avec les producteurs, dégustation des cafés, des missions qu’elle mène avec enthousiasme pour vous offrir la meilleure tasse !

EnvironnementSourcing

A l'origine le caféier est une plante qui, à l’état sauvage, poussait sous les forêts d’Ethiopie. Petit à petit, pour augmenter les rendements et faciliter le travail au champ, les producteurs ont retiré les arbres des parcelles. Aujourd’hui, il existe de multiples modèles de production : de la monoculture en plein soleil, à l’agro-forêt. La culture du café sans ombrage, particulièrement développée dans les gros pays producteurs comme le Brésil, le Vietnam et la Colombie, montre aujourd’hui ses limites pour l’adaptation au changement climatique et l’urgence à protéger l’environnement.

Qu’est-ce que l’agroforesterie ?

Nous pouvons nous appuyer sur la définition de l’association française d’agroforesterie : « L’agroforesterie désigne les pratiques associant arbres, cultures et/ou animaux sur une même parcelle agricole, en bordure ou en plein champ. 
Ces pratiques comprennent les systèmes agro-sylvicoles (cultures + arbres) mais aussi sylvopastoraux (élevage + arbres), les pré-vergers (animaux pâturant sous des vergers de fruitiers).. » 

L’agroforesterie vise à planter et à associer des arbres et des cultures sur une même parcelle. Ils sont sélectionnés de manière à ce que leur cohabitation permette d’optimiser les ressources du milieu (lumière, l’eau et les engrais etc.) améliorant ainsi la production. Les arbres et les cultures créent un système de complémentarité
 

Au Mexique, nos partenaires producteurs utilisent l'agroforesterie pour la culture des cafés

Pourquoi privilégier l’achat de cafés cultivés en agroforesterie ?

Il y a de nombreuses raisons pour cela ! Les 5 suivantes sont essentielles :

  • Le caféier est une espèce qui, à l’état sauvage, pousse en milieu forestier. Il s’agit donc de l’écosystème le plus adapté pour respecter les besoins de la plante
  • Associer plusieurs cultures permet de diversifier les revenus issus d’une même parcelle (production de bois d’œuvre, arbres fruitiers, épices, …). Cela permet donc de limiter la dépendance économique des producteurs au café (en cas de maladie sur une catégorie de culture, ils auront sauvegardé d’autres cultures…)
  • Augmenter la fertilité du sol. Les feuilles des arbres, en se décomposant, augmentent la qualité du sol. De plus, les racines des arbres structurent le sol, et permettent ainsi d’éviter  les glissements de terrains très fréquents en milieu tropical. La culture en agroforesterie facilite également la capacité du sol à absorber l’eau 
  • Préserver la biodiversité : associer des cultures dans une même parcelle permet de créer des habitats pour de très nombreuses espèces : les champignons, les insectes, les oiseaux, … 
  • Lutter contre le changement climatique. Les arbres sont ce qu’on appelle des « puits de carbone » : ils captent le CO2 de l’atmosphère et grâce à la photosynthèse, ils le transforment en biomasse (feuilles, tiges, tronc, racines..). Capter du CO2 permet de diminuer la quantité de gaz à effet de serre dans l’air, ce qui contribue à limiter le changement climatique.

Un café cultivé en agroforesterie est-il meilleur en goût et de qualité supérieure ?

C’est assez compliqué à démontrer ! 
Cependant, plusieurs éléments vont dans ce sens : sous un arbre, les fruits du caféier mûriront un peu plus lentement qu’en plein soleil. Plus la maturation est longue, plus la teneur en sucre est élevée. Cela peut donc contribuer à rendre les cafés plus aromatiques. 
Pour juger de la qualité, il faut s’intéresser à un ensemble de paramètres, qu’il est difficile d’isoler les uns des autres : la variété cultivée, le terroir (altitude, géologie, climat), mode de cueillette, technique de fermentation et de séchage…

Ne pas confondre Agroforesterie et agriculture biologique

En effet, l’agriculture biologique n’intègre pas forcément de critères sur l’association de cultures. Il s’agit d’un cahier des charge strictes, proscrivant les engrais de synthèses, et un grand nombre de pesticides et fongicides.  
Ainsi, il existe des plantations conduites de façon dite « conventionnelle » en agroforesterie, et inversement des plantations bio sans ombrage (même si ce cas est plus rare dans le café ! )