La Bolivie, une origine de café emblématique et des partenariats durables
Las Yungas, terroir unique pour la production de cafés boliviens
La Bolivie n’est pas un grand producteur de café sur le marché international (moins de 1% de la production mondiale !). La majorité des zones de production de café se concentrent dans la région de Las Yungas, du fait de ses caractéristiques pédoclimatiques favorables. Il s’agit d’une région montagneuse très proche de l’Amazonie, au relief accidenté et au climat chaud et humide. Les producteurs cultivent le café sur des surfaces variant de 3 à 5ha, à des altitudes entre 1100 et 1800 m.
A Caranavi, la vente de café représente 70 à 80% du revenu familial des producteurs. Cette dépendance au café est risquée, en particulier lorsque les récoltes sont moins bonnes. Cela a été le cas lorsque les plans de cafés ont été contaminés par la rouille, une maladie qui a dévasté de nombreuses plantations dans la région entre 2015 et 2017.
Afin de réduire cette dépendance au café, certaines coopératives encouragent les producteurs à diversifier leurs cultures avec des agrumes, des avocats ou encore de la coca. La culture de la coca est autorisée dans certaines régions boliviennes, dont le territoire de Las Yungas, premier producteur du pays. D’autres coopératives travaillent sur l’amélioration de la qualité des cafés afin de proposer des micro-lots de cafés de spécialité, bien plus valorisés à la vente. Un point très positif puisque cela entraîne la formation d’experts en dégustation.
Des coopératives dynamiques et mobilisées face aux défis du 21è siècle
Au cours de sa mission, Jaime a visité 9 coopératives et associations de producteurs de la région de Las Yungas. Il a été chaleureusement accueilli par l’ensemble des acteurs sur le terrain. Après quelques années difficiles, les producteurs sont très optimistes pour les années à venir. Voici quelques dynamiques et projets communs aux coopératives que Jaime a pu découvrir sur le terrain :
• un appui actif du commerce équitable dans la région
La plupart des coopératives avec lesquelles nous travaillons sont membres de la CLAC, un réseau qui représente toutes les organisations certifiées Fairtrade en Amérique latine et dans les Caraïbes. La CLAC encourage d’une part à l’égalité des genres car les femmes ne représentent que 10 à 20% des membres. D’autre part, elle apporte son soutien aux jeunes via des formations au leadership ou à la dégustation de cafés, ce qui répond à la volonté d’améliorer la qualité du café tout en favorisant l’arrivée de nouvelles générations.
A ce sujet, pendant ses visites, Jaime a été interpellé par les dynamiques des coopératives. Par exemple, l’une d’entre elles s’est formée en 2017 à l’initiative d’un groupe de jeunes passionnés par le café. Leur formation technique et universitaire leur donne la volonté de produire des cafés de haute qualité.
• préserver l’environnement par l’agroforesterie : des avancées à deux vitesses
Historiquement, les parcelles de café étaient conduites en agroforesterie dans Las Yungas. Malheureusement, Jaime nous a partagé son inquiétude quant au développement de parcelles sans arbres d’ombrage dans la région. Ces modèles de production sont soutenus par le gouvernement, au détriment de systèmes plus traditionnels et moins productifs.
Les coopératives avec lesquelles nous travaillons sont conscientes de ces enjeux. La coopérative Antofagasta par exemple, utilise une partie de la prime de commerce équitable pour offrir aux producteurs des semences d’arbres d’ombrage. Cela fonctionne très bien, car 100% des producteurs de la coopérative pratiquent l’agroforesterie.
• renouvellement des caféiers vieillissants par des variétés résistantes à la rouille.
Ce renouvellement a débuté il y a 3 ans, et les nouveaux arbres plantés sont aujourd’hui matures, et beaucoup plus productifs que les anciennes plantations. Les volumes de café collectés sont donc en hausse, ce qui motive les coopératives à augmenter les ventes de café pour l’exportation.
Des partenariats précieux pour Lobodis
Cette filière nous tient particulièrement à cœur, car nous avons traversé des années difficiles où il était presque impossible d’acheter du café aux coopératives, tant leurs récoltes avaient diminué.
Observer la motivation des producteurs, le développement de la production et l’intérêt des jeunes agriculteurs pour la production de café nous donne confiance en la poursuite dans le temps des partenariats historiques que nous avons avec les coopératives.