Ethiopie : berceau d'origine du café
Lors de ma mission de décembre 2018, j’ai été marquée par l’histoire incroyable de ce pays et la fierté des Ethiopiens à la raconter… autour d’un café. Là-bas, la cérémonie du café (appelé ‘bouna”) est un rituel quotidien qui fait partie intégrante de la culture nationale - à tel point que 50% de la production du pays est consommée sur le marché intérieur !
90% du café provient de petits producteurs qui cultivent le café sur de micro-parcelles au sein de fermes diversifiées. L’agriculture est vivrière : cela signifie que les agriculteurs produisent leur propre nourriture et privilégient le travail sur les cultures alimentaires (céréales, bananier d’Abyssinie ou “enset”, etc) avant de s’occuper de leurs quelques plants de café situés à proximité du jardin-verger familial, appelé le “daddo”.*
Pour cette raison, les travaux post-récoltes sont très rarement effectués par les producteurs : après chaque journée de récolte, le café est vendu à des commerçants possédant des stations de collecte. Seul le café consommé par la famille est séché devant la maison.
La culture du café prend sa source dans de micro unités de production, aux techniques agronomiques traditionnelles. L’enjeu en Ethiopie, est de parvenir au meilleur équilibre pour le producteur entre le temps passé à s’occuper de son caféier (qui est limité) et au revenu que cela va lui apporter. Ainsi, l’accompagnement des agriculteurs sur le soin agronomique des caféiers est un des leviers pour leur permettre de tirer plus de valeur de cette culture qui peut être l’une des uniques sources de revenu monétaire pour les familles.
*Source: EL OUAAMARI, Samir.Paysanneries amères au berceau de l’or brun: développement caféier et dislocation des sociétés paysannes dans le sud-ouest éthiopien. 2013. Thèse de doctorat. Paris 10
Un café de hauts plateaux
Notre café d’Ethiopie provient du Limu, un territoire situé dans la région d’Oromia au centre du pays. Là-bas, le café pousse sur de hauts plateaux à plus de 1700 mètres d’altitude où les conditions climatiques sont optimales pour la culture du café, et permet d’avoir des rendements constants d’une année à l’autre *. Notre partenaire est FAHEM, un exportateur Ethiopien responsable, propriétaire d’une plantation et de plusieurs stations de collecte de cafés de petits producteurs. Si vous souhaitez en savoir plus, rdv ici.
Notre café est issu d’un mélange d’un même café préparé de deux façons différentes : la méthode “naturelle” et la méthode “lavée”. Pour le café nature, les cerises sont cueillies puis séchées au soleil pendant plusieurs jours. Le café se gorge de sucre et développe plus de corps après la torréfaction. Pour le café lavé, les cerises sont d’abord dépulpées puis lavées en bac de fermentation pendant 12 à 24 heures. Ce café révèlera moins de corps, mais des arômes plus subtils que les cafés natures !
Une fois torréfié, notre café Ethiopien développera toute sa complexité aromatique.
*source : the cupping clup, Ethiopia